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Pascal Maillard et Pierre-Yves Broulis : les visages d’une nouvelle forme de consensus

Mis en ligne le 21.03.2016 à 12:11

Philippe Kenel

L’acceptation massive par le peuple vaudois de la RIE III consacre une nouvelle forme de consensus et un type de personnalité politique.

Durant de très nombreuses années, le consensus était synonyme d’idées centristes. Or, le consensus plébiscité par les Vaudois ne consacre pas les idées du centre, mais est le fruit de compromis, de dialogues et d’accords. En d’autres termes, ce consensus helvétique nouvelle formule ne fait pas fi des idées et des idéologies, mais fait appel à des ententes entre visions politiques différentes affirmées qui débouchent sur des résultats concrets satisfaisant presque l’ensemble de la population. Quoi de plus bel objectif  pour la politique !

Cependant, pour qu’un tel consensus puisse prendre forme un certain nombre de conditions doivent être réalisées.

Tout d’abord, il est important que toutes les forces politiques soient représentées dans le gouvernement concerné. En second lieu, les différents courants en présence doivent avoir à leur tête des personnalités fortes prêtes à prendre des coups au sein de leurs propres partisans. Enfin, ces leaders politiques, doivent, néanmoins, être suffisamment implantés dans leur propre parti pour être suivis par leur base.

Cette nouvelle forme de consensus qui pour l’instant a plus le goût du papet que du rösti tord le cou à deux critiques récurrentes que l’on entend concernant la politique suisse. D’une part, la Suisse n’est pas un Etat où les institutions étouffent les idéologies politiques. Au contraire, les idéologies politiques s’expriment, comme celles du parti socialiste et celles du parti libéral radical, mais elles trouvent un accord, grâce au dialogue. Il n’est pas exclu que les Vaudois n’auraient pas accepté à une telle majorité RIE III si le parti socialiste n’avait pas été aussi fort dans le canton. D’autre part, alors que l’on ne cesse d’entendre que le système suisse consacre la médiocratie politique, cette nouvelle forme de consensus nécessite de fortes personnalités sachant s’imposer parmi ces troupes en ayant le courage de négocier et de faire des concessions.

En ce lendemain de votations, bravo à Pascal Maillard et à Pierre-Yves Broulis qui ont su échanger leur prénom tout en conservant leur nom, c’est-à-dire préserver leur ADN idéologique tout en se rapprochant de l’autre pour trouver une solution pratique.

Je ne saurais terminer sans rendre hommage à Jean Studer, ancien conseiller d’Etat neuchâtelois socialiste qui, à l’époque, a ouvert la voie à la diminution de l’imposition des entreprises dans les cantons romands.


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