
Kenel de Requin
Au revoir Monsieur l’Ambassadeur Michel Duclos
Philippe Kenel
Cher Monsieur l’Ambassadeur de France,
La date du 14 juillet 2014 a pour vous une signification toute particulière, puisque, outre le fait qu’il s’agit du jour de la fête nationale française, elle représente, à titre plus personnel, celle de vos adieux à la Suisse et, ayant atteint l’âge de la retraite, et celle de la fin de votre carrière diplomatique.
A cette occasion, je tiens à vous féliciter d’avoir innové une nouvelle forme de communication et de participation à la vie politique helvétique de la part d’un ambassadeur de France en Suisse. Souvent par médias interposés, nous avons croisé le fer, parfois assez durement, à propos de la nouvelle convention en matière d’impôt sur les successions signée par nos gouvernements respectifs en juillet 2013, mais finalement rejetée par les parlementaires helvétiques. Néanmoins, malgré cet échec, vous êtes parvenu à maintenir, voire à recréer parfois, un courant de sympathie entre nos deux nations. Cela signifie, non pas que les Suisses accepteront plus à l’avenir que dans le passé toute forme d’impérialisme fiscal venant de la France, mais que nous devrions parvenir à des accords entre voisins amis. Je pense qu’il est erroné de voir dans le refus de la convention précitée une forme erronée de french-bashing ; il s’agit bien plus d’une forme justifiée d’imperialism-bashing.
En parfait homme d’Etat, vous avez servi votre pays même si, parfois, j’avais l’impression que vous ne partagiez pas nécessairement les positions du gouvernement actuel.
Je n’oublierai jamais que vous êtes venu de Berne avec votre épouse pour assister à la 48ème Convention de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme qui a eu lieu dans les cantons de Vaud et de Genève au mois d’avril 2014.
Au-delà de nos divergences sur des questions fiscales, nous partagions les mêmes valeurs. Comme le chantait Jacques Brel « on n’était pas du même bord, on n’était pas du même chemin, mais on cherchait le même port ».
Je vous souhaite une heureuse retraite en étant convaincu que, d’une manière ou d’une autre, vous continuerez à vous investir pour les causes qui vous sont chères.
< Retour au sommaire du blog "Kenel de Requin"
Ajouter un commentaire
Pour commenter les articles de L'Hebdo et des blogs, vous devez être connecté. Créez un compte ou identifiez-vous.