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Cahuzac a avoué : et maintenant ?

Mis en ligne le 03.04.2013 à 14:07

Philippe Kenel

« Tous pourris ! », « L’arroseur arrosé ! », « Les socialos ne sont pas mieux que les autres ! », « Hollande balaie devant ta porte avant d’em… la Suisse ! ».

Voilà les slogans qui montent de la rue aussi bien en France qu’en Suisse. Ceci dit, si l’on essaie de replacer cette affaire dans un contexte plus général en se demandant ce que doit faire le Président Hollande, on constate que deux solutions s’offrent à lui.

Tout d’abord, et je crains que ce soit la voie qu’il choisisse, le président peut s’asseoir sur le tas de grenades composé par les nombreux comptes non déclarés détenus par des Français à l’étranger en espérant que la prochaine qui explose ne concerne pas son camp politique. C’est l’attitude « wait and see » du non courage. La question n’est pas de savoir si une grenade va exploser, mais quand !

En second lieu, il peut décider de prendre le taureau par les cornes en déclarant ce qui suit aux citoyens français : « Il fut un temps où la fraude fiscale était un sport national. Nombreux parmi vous sont ceux qui, soit l’ont pratiqué, soit sont les héritiers de personnes qui en ont joué. Aujourd’hui, le monde a changé. La société actuelle n’accepte plus que l’on s’amuse à ne pas payer ses impôts et il devient de plus en plus difficile de cacher son argent avec un minimum de sécurité. Je sais que parmi vous, nombreux sont ceux qui ne dorment plus parce qu’ils se sont laissés embarquer, en qualité d’acteurs ou d’héritiers, dans la sphère infernale de l’argent non déclaré. J’offre à chacun la possibilité de faire table rase en proposant une amnistie à un taux favorable. Ce ne sera pas gratuit, mais le taux sera raisonnable. L’amnistie est, en quelque sorte, comme les indulgences de l’époque, à la différence près qu’elle vous offre la paix, non pas au ciel, mais sur terre ! ».

Jusqu’à ce jour, les gouvernements de droite et de gauche n’ont jamais osé faire une telle proposition de peur de s’aliéner une partie de leur électorat. Le moment ne serait pas mal choisi pour le Président Hollande dans la mesure où il est difficilement imaginable qu’il tombe encore plus bas dans les sondages et qu’il montrerait sa volonté de prendre en main l’une des réalités de la société française. Cette solution a porté ses fruits dans de nombreux Etats européens.

Monsieur le Président, sachez tourner la page en feuilletant le livre du futur. Même les vôtres ont péché !


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