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Vive la liberté, mort aux abus !

Mis en ligne le 18.02.2013 à 09:50

Philippe Kenel

Depuis des décennies, la force de la Suisse est d’offrir aussi bien aux individus qu’aux entreprises des conditions cadre basées sur la liberté et la flexibilité. A titre d’exemple, les cantons jouissent d’une très grande liberté pour fixer le taux de leurs impôts et le droit du travail fait en sorte qu’il est possible pour un employeur d’engager du personnel en sachant qu’il pourra, si nécessaire, le licencier en respectant un délai raisonnable.

Cependant, il n’y a pas de liberté sans responsabilité et tout abus est irresponsable. Nous constatons malheureusement au cours de ces dernières années que le système qui fait la force de la Suisse est mis à mal par les auteurs d’excès. Dans le domaine de la fiscalité, je n’ai de cesse de répéter que les petits forfaits tueront le forfait. Autant la population helvétique n’est pas opposée, voire est parfois même fière, d’accueillir des personnes qui paient une somme d’impôts démesurée dans leur Etat, autant elle n’accepte pas que le montant des impôts payés en Suisse soit trop faible.

Le cas de l’indemnité de départ de Daniel Vasella est de la même veine. Si l’on veut continuer à être attractif pour les entreprises en leur offrant un cadre pas trop rigide en matière de droit des sociétés et de droit du travail, il ne faut pas abuser de cette liberté. Ce qu’il y a d’autant plus choquant dans le cas de Monsieur Vasella est qu’il met en péril un système à qui il a donné, mais dont il a bénéficié, et qu’il quitte. Après moi le déluge ! Monsieur Vasella, quelles que soient vos qualités, et vous en avez fait preuve durant toutes les années où vous avez présidé Novartis, vous ratez votre sortie ! Vous me faites penser à un artiste de cirque qui en quittant la scène après sa dernière représentation s’encouble dans un cordon électrique. Le drame est qu’il met le feu au chapiteau !

Que vous soyez acteur politique ou économique, profitez de la liberté, mais ne commettez pas d’abus ! N’allez pas à l’extrême, même si le droit vous l’y autorise, sans quoi vous serez les fossoyeurs d’un système qui est l’un des piliers de la prospérité helvétique et vous ferez le lit de vos opposants.


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